Perles de l’assurance

Deuxième partie

  • En se relevant, le cycliste n’a formulé aucune déclaration intéressante au sujet de la collision. Il se contentait de répéter Aïe, aïe, aïe sur tous les tons.
  • Le témoin est venu témoigner comme quoi il n’avait rien vu et rien entendu.
  • M. X m’a blessé au pied en me donnant un coup de main pour scier du bois.
  • J’ai bien reçu, successivement, votre lettre sur papier blanc, votre recommandée jaune, votre billet vert, mais maintenant j’aimerais bien savoir où nous en sommes exactement.
  • Je vous demande de bien vouloir apporter une petite modification aux conditions particulières de mon assurance habitation. En effet, je suis bien le père des enfants de la dame qui vit avec moi, mais je ne suis pas encore son mari.
  • Ma femme m’a laissé seul pour aller habiter ailleurs. Faut-il communiquer à mon assureur le nom de la personne qui vit maintenant avec moi ?
  • Étant sur le point d’accoucher, ma femme a dû quitter l’enceinte de la gendarmerie sans avoir pu décliner son identité.
  • Je me suis coupé la main droite en bricolant. La gauche n’est pas mal à droite, mais elle travaille quand même plus lentement.
  • Tout a brûlé dans la cuisine. Le saumon frais est même devenu fumé.
  • J’ai doublé un cycliste qui circulait à vélo…
  • La foudre est tombée sur le hangar et a endommagé la toiture. Depuis notre mariage, c’est le deuxième coup de foudre que nous subissons.
  • J’ai bien un témoin, mais il ne cause que l’étranger, vu qu’il n’est pas français.
  • Je me suis donné un coup de serpe en coupant du bois dans le pouce gauche.
  • En reculant, j’ai malencontreusement heurté un piéton avec mon pare-chocs qui a été touché à la jambe gauche.
  • L’accident s’est produit alors que je suivais la voiture qui me précédait et que je précédais celle qui me suivait.
  • Votre médecin expert m’a examinée et m’a demandé si j’avais des antécédents. Malheureusement, mon père est mort il y a dix ans et j’ai perdu ma mère l’année dernière.
  • Dimanche dernier, alors que nous déjeunions en famille, le lustre est tombé sur la table, ce qui a renversé la soupière dont le contenu s’est déversé sur la robe de ma belle-soeur qui s’est agrippée à la nappe, ce qui a provoqué la chute d’un verre sur les genoux de mon mari qui s’est coupé en le rattrapant. Vous voudrez bien me dire si parmi ces divers incidents, mon assurance rembourse quelque chose.
  • Pour être dédommagé après un vol, doit-on obligatoirement constater les fractions de la porte d’entrée ?
  • À la suite de l’important dégât des eaux survenu l’autre semaine, j’ai subi une perte sèche de plus de 50 000 francs.
  • Vous voulez connaître les circonstances de l’accident que j’ai eu dans le train quand les valises me sont tombées sur la tête. Et bien il faut vous dire que ces valises ont perdu l’équilibre parce que le train a brusquement démarré sans crier gare.
  • Mon adversaire a pris la fuite sans laisser sa carte, mais ce que je peux vous dire, c’est que ma voiture était garée face à l’église de l’Immatriculée-Conception.
  • J’ai eu plusieurs accidents de voiture, sans être jamais responsable, et mon assureur ne veut plus entendre parler de moi. Pouvez-vous m’indiquer le nom d’une société d’assurance qui accepte de garantir les malchanceux ?
  • On murmure, dans le quartier, que ce sont les occupants de la maison qui auraient mis eux-mêmes le feu à cette bâtisse. Et comme dit le proverbe : Il n’y a pas de feu sans fumée !
  • Vous m’avez dit un jour qu’en matière d’assurance, la bonne foi de l’assuré était toujours présumée. Je m’étonne en conséquence que vous m’infligiez un mal pour mon accident : je n’ai pas voulu griller le feu rouge, il se trouve que je ne l’ai pas vu du tout. J’espère que la nuance ne vous échappera pas.
  • C’est la troisième lettre que je vous envoie et qui me revient avec la mention N’habite pas à l’adresse indiquée. Je suppose que vous avez changé votre agence de place. Veuillez me le faire savoir en répondant à cette quatrième lettre.
  • Mon chien lui a mordu la jambe et il a dit qu’il se ferait rembourser sans problème parce qu’il avait le bras long.
  • À quoi bon tourner autour du pot ? Un carrefour giratoire, c’est fait pour tourner en rond, je ne sortirai pas de là.
  • Je ne vois vraiment pas pourquoi vous me reprochez de ne pas porter mon casque en faisant de la moto, puisque c’est mon pied qui a été écrasé et pas ma tête.
  • J’ai reçu une branche sur la tête alors que je faisais une petite sieste, au soleil, pendant la pause. Pensez-vous qu’il s’agisse d’un accident de travail ?
  • Je m’excuse d’être aussi cru, mais croyez bien que si je lui ai cassé une dent, il n’a pas cessé de me casser les pieds.
  • Je me suis fracturé la jambe en glissant sur une asperge pourrie, au rayon de la poissonnerie. Vous n’allez pas me dire que ce magasin est bien tenu !
  • Ci-joint, le remboursement du trop perçu lors de l’ajout d’un fils occasionnel.
  • Non seulement je ne connais pas l’identité du témoin, mais j’ignore même s’il s’agit d’un homme ou d’une femme; j’ai seulement aperçu un être à cheveux longs, vêtu d’un pantalon, qui tournait le dos et s’est enfui à toutes jambes.
  • J’ai dû mal m’expliquer en rédigeant la déclaration d’accident que je vous ai adressée la semaine dernière. Contrairement à ce que vous semblez croire, je ne circulais pas à cheval au centre-ville. J’étais tout simplement en train de garer ma voiture, à cheval sur l’accotement et la chaussée.
  • Quand le chien s’est avancé vers moi en grognant, ses crocs, que j’avais l’intention d’éviter, se sont plantés dans ma cuisse.
  • Suite au carambolage du mois dernier, ma voiture est hors d’état de conduire et moi aussi.
  • Étant donné que je n’ai subi aucun dommage, ils vont encore en profiter pour ne rien me payer.
  • Le feu a pris chez les voisins et les pompiers se sont fait incendier en arrivant, sous prétexte qu’ils avaient mis trop de temps à venir.
  • Ayant eu un accident de la route à l’étranger, je suis sûr de me faire rouler car je n’ai pas dû me faire comprendre. C’est pas facile de s’expliquer quand on ne parle pas la même langue. J’ai bien fait des tas de gestes dans tous les sens, mais allez donc savoir comment ils ont pris ça !
  • Il est bien évident que si chacun est d’un avis contraire sur les circonstances du sinistre, l’affaire ne se présente pas sous les meilleures hospices.
  • J’ai cassé le phare droit de ma voiture en heurtant une barrière en bois et je me demande si c’est bien couvert par l’assurance. Pourriez-vous m’éclairer sur le remboursement de ce phare ?
  • Renversé l’année dernière par une voiture, je bénéficie actuellement d’une incapacité de 10 %.
  • Je ne connais pas du tout les parents du petit garçon que mon fils a renversé avec son vélo. Je sais simplement que son père est aveugle et que sa mère est voyante.
  • Je vous jure sur l’honneur que j’ai rempli de bonne foie le questionnaire que vous m’aviez remis avant de souscrire mon assurance-maladie.
  • Pourquoi ne répondez-vous pas à la lettre que je vous ai adressée en bonnet d’uniforme ?
  • J’ai été témoin d’une collision entre deux cyclos dont un a dû être embarqué d’urgence à l’hôpital.
  • Si jamais l’un de nous deux venait à disparaître, combien toucherais-je au titre de l’assurance-vie ?
  • Vous m’envoyez des formulaires avec des lignes trop courtes pour écrire ce que je veux. Que diriez-vous si je payais ma cotisation d’assurance sur des chèques trop petits pour écrire la somme entière ?
  • Je confirme que c’est bien l’un des chasseurs qui a tué mon chien d’un coup de fusil. J’ai déposé plainte à la gendarmerie, je vous ai adressé ma déclaration, j’ai envoyé une lettre de réclamation au responsable. La balle est maintenant dans le camp de ce tireur fou.
  • Maintenant, tout est clair, car j’ai demandé des explications à la banque qui m’a donné l’assurance suite à mon emprunt. On m’a dit que si je ne pouvais pas les rembourser, l’assureur les rembourserait à ma place, mais qu’il faudrait que je le rembourse quand je pourrais rembourser ce qu’il aura remboursé.
  • Je possède mon permis depuis 10 ans et mon mari depuis 25 ans.
  • Avant d’aborder le carrefour, j’avais pris soin de regarder à ma droite (rien) et à ma gauche (toujours rien). C’est alors que j’ai quelque peu bousculé le piéton qui traversait devant moi. On ne peut quand même pas regarder partout à la fois !
  • J’ai mon toit qui fuit quand il pleut. J’ai fait venir à plusieurs reprises l’expert de l’assurance pour constater les dégâts. Mais quand l’expert est là, il ne pleut pas et le toit ne fuit pas, et quand il pleut, le toit fuit et l’expert n’est pas là. Que faire ?
  • Pourriez-vous m’indiquer s’il existe des assurances spéciales pour les Français qui séjournent à l’étranger ? En effet, j’ai l’intention de faire cet été un séjour linguistique en Angleterre en tant que fils au père.
  • J’ai bien envie de profiter de mon contrat de protection juridique pour intenter une action contre mes voisins du dessus. C’est tous les jours un tintamarre à vous casser les oreilles, entre le chien qui aboie, les gosses qui crient et la machine à laver qui a des ratés. J’ai essayé de leur faire entendre raison, mais ils ne veulent rien entendre.
  • Ayant été déclaré catastrophe naturelle, je pense que vous ne tarderez pas à me dédommager pour les débordements de toutes sortes dont j’ai été victime au début de l’année.
  • Comme vous avez dû le voir, avant-hier, en lisant notre quotidien régional, j’ai eu droit aux honneurs de la presse. Vous pouvez vérifier au bas de la page 12, dernière colonne, trois lignes intitulées : Vélomotoriste renversé dans le centre-ville. Le vélomotoriste, c’est moi.
  • Ayant perdu le contrôle de mon véhicule en raison du verglas, celui-ci alla mourir très doucement dans le mur du cimetière.
  • Ce genre d’accident n’est pas exceptionnel; je peux même vous donner l’exemple d’une pauvre femme qui en est morte. Je sais de quoi je parle puisque je la connais depuis plus de 20 ans.
  • Que voulez-vous que j’y fasse ? Il m’a brûlé la politesse en brûlant le feu rouge. Il n’y avait pourtant pas le feu, que diable !
  • J’ai des ennuis avec ma voisine du dessous. Elle habite au 2e étage et prétend que l’eau de mon balcon tombe sur le sien, or c’est l’eau des fleurs du balcon du 4e qui glisse le long de la corniche et mouille le balcon du 2e, du reste la locataire du 5e s’en est aperçu et l’a signalé à celle du 4e mais celle-ci ne veut rien entendre et prétend que c’est une fêlure de mon balcon (situé au 3e) qui provoque l’inondation au 2e. Qu’en pensez-vous ?
  • J’ai entendu parler d’une assurance en cas de décès et j’aimerais connaître votre avis. Ce que je voudrais, c’est une assurance pour ma femme et mes enfants, mais dont je pourrais profiter un peu avant mon décès, y’a pas de raison. Si ça existe, vous pourriez me trouver une assurance de ce genre là, mais en cas de vie. Vous me direz par la même occasion s’il faut payer plus cher en cas de vie qu’en cas de décès.
  • Vous refusez de me rembourser mes frais de médecin et de pharmacien sous prétexte que la participation à des rixes est exclue de la garantie individuelle-accident. Mais il faut vous dire que je ne participais pas du tout à une rixe. Simplement, il se trouve que deux malabars se battaient à l’entrée du café d’où je sortais et que je leur ai pour ainsi dire servi de punching-ball.
  • Vous n’aviez pas l’air content quand je vous ai indiqué l’autre jour au téléphone que les voyous de la cité avaient encore cassé les vitres de ma voiture. Mais entre nous, vous n’êtes pas le plus mal loti : figurez-vous qu’au cours de la même semaine, j’ai été cambriolé. Or, je vous rappelle que c’est un collègue à vous qui assure mon appartement.
  • Pourriez-vous me dire si mon assurance-vol garantit le vol des antivols ?
  • On m’a volé tous mes effets et je viens de m’apercevoir que mon assurance était également sans effet.
  • Vous voudrez bien me confirmer que le bénéficiaire d’une assurance-vie ne touche rien s’il a lui-même porté atteinte aux jours de l’assuré.
  • Un fonctionnaire à une dame : « Depuis combien de temps êtes-vous veuve, Madame ? » La dame de répondre : « Depuis la mort de mon mari. »
  • Puisque vous me demandez quelles sont les conséquences de l’accident, je vous dirais que, depuis, mon mari est mort.
  • Je vous envoie un certificat de mariage et deux enfants, l’un est une erreur, comme vous pouvez le constater.
  • Depuis que le médecin a dit à mon mari de prendre de la « courtisane », il va beaucoup mieux.
  • Ma femme étant tombée malade, j’en ai pris une autre pour la remplacer; comme c’est une jeune fille, dites-moi ce que je dois faire ?
  • Mes dents sont tellement mauvaises que je ne peux mâcher que des potages.
  • Mon enfant n’a pas une bonne glande tyrolienne.
  • Depuis que j’ai rencontré M. Gagnon au rond-point, j’ai attrapé un « trop matisse » dans les cuisses antérieures; je peux vous dire que ça ne s’arrange pas.
  • J’avais très mal à la tête, et on m’a fait une césarienne.
  • Il y a cinq mois que je suis enceinte, et je n’ai pourtant rien touché.
  • L’accouchement était particulièrement difficile; il a fallu frayer un passage au chasse-neige.
  • Étant sur le point d’accoucher, ma femme a dû quitter l’enceinte de la gendarmerie sans avoir pu décliner son identité.
  • Ma femme est enceinte; je vous envoie mes petites affaires dans ce paquet.
  • Je suis tombée enceinte après votre passage chez moi et, de ce fait, je voudrais vous poser une question au sujet de mon assurance-vie.
  • Selon vos instructions, j’ai donné le jour à deux jumeaux dans une enveloppe ci-jointe.
  • Le bébé a besoin de lait, et le père ne peut lui en donner.
  • Après le passage du contrôleur, veuillez m’envoyer un carnet de maternité.
  • L’enquête a démontré que l’incendie avait été allumé à l’aide d’un feu.
  • Seule l’autopsie pourra dire si l’homme est encore vivant.
  • La femme resta ouverte jusqu’à l’arrivée de son mari.
  • L’homme s’est pendu après s’être tranché la gorge.
  • Le défunt a formellement reconnu son agresseur.
  • Dès que l’homme fut abattu, nous avons pu procéder à son interrogatoire.
  • Selon ses dires, l’homme est mort vers 16 h 30.
  • Après identification, le corps fut rendu à sa famille, dont personne n’a pu retrouver la trace.
  • C’était un virage tout rond — vous voyez à peu près ce que je veux dire —, alors à la fin, c’est normal qu’on perde le contrôle.
  • Au rond-point, j’ai ralenti, j’ai laissé passer absolument toutes les voitures venant à ma droite — et d’ailleurs, il n’y en avait pas —, j’ai avancé et j’ai été heurté par une Fiesta qui venait justement de ma droite par un moyen que j’ignore. J’ai heureusement eu le temps de freiner, et c’est là que le choc s’est montré sans réticence.
  • Je n’avais pas vu la voiture arriver et, quand je l’ai vue, je n’ai plus rien vu.
  • Je désire que ma voiture soit utilisable accidentellement par mes enfants majeurs considérés comme novices.
  • L’accident est survenu alors que je changeais de fille.
  • Vous savez que mon taxi est transformé en corbillard et que je n’y transporte que des morts. Mes clients ne risquant plus rien, est-il bien nécessaire que vous me fassiez payer une prime pour le cas où ils seraient victimes d’un accident ?
  • Vous me dites que d’après le Code civil, je suis responsable des bêtises de mes enfants. Si c’est vrai, les personnes qui ont écrit cela ne doivent pas avoir, comme moi, neuf enfants à surveiller.
  • Chacun des conducteurs conduisait sa voiture.
  • Je vous adresse comme convenu mon constat amiable. Pour être sûr de ne rien oublier, j’ai fait des croix dans toutes les cases.

 

Extraits de La Presse, le 19 mai et le 22 décembre 1992, le 18 mai 1993, le 29 mars, le 18 octobre 1994, le 4 avril et le 10 octobre 1995 et le 18 décembre 2000. « Les perles de l’assurance », par Christian N. Dumais, telles que recueillies dans le courrier des courtiers et des compagnies d’assurances et colligées par le Centre de documentation et d’information de l’assurance.